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En Inde, les femmes utilisent la science pour démarrer leur agro-business

© ICRISAT
L'accès aux sciences et aux technologies est en général difficile dans les zones rurales. Mais en Inde, dans l'Andra Pradesh, l'Institut international de recherche sur les cultures semi-arides (ICRISAT) a appris aux femmes à utiliser les sciences pour passer de l'agriculture de subsistance à un agro-business fructueux, leur permettant de réduire la pauvreté dans leurs communautés.
Dans le village de Kothapally, par exemple, les femmes ont augmenté leurs revenus de presque 80 % grâce aux activités génératrices de revenus, après avoir reçu une formation de l'ICRISAT dans le cadre d'un programme intégré d'aménagement de bassins versants. Parmi elles, Bijli Lakshmi, qui travaillait comme ouvrière agricole pour quelques roupies par jour jusqu'à ce qu'elle soit exposée à la vermiculture. En transformant les déchets biodégradables, les mauvaises herbes et les résidus de culture en engrais organique grâce aux vers de terre, elle gagne à présent un revenu additionnel de 36 US$ par mois. « Nous pouvons même donner des mauvaises herbes aux vers qui sinon envahiraient nos champs », dit Lakshmi.
Collecte d'eau et vers de terre
En même temps, environ 250 structures de collecte d'eau peu coûteuses ont permis aux agriculteurs de diversifier et de cultiver des cultures à forte valeur ajoutée, doublant leurs revenus. La demande pour le vermicomposte a alors augmenté parce qu'il est utilisé pour 'nourrir' le sol entre les récoltes et permet d'augmenter les rendements; ceci est particulièrement intéressant parce que si les agriculteurs ont des réserves d'eau suffisantes, ils peuvent compter sur trois cultures par an au lieu d'une seule. « Avant que l'ICRISAT ne démarre son projet de bassins versants ici, nos repas étaient composés de chapatis et d'un peu de chutney. On ne mangeait du dal ou des lentilles qu'une fois par semaine », commente Lakshmi. « Maintenant nous avons du riz, du dal, des pommes de terre, et des curry aux légumes comme le gombo, l'aubergine et les tomates », ajoute t-elle.

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Le vermicompostage est devenu une des activités génératrices de revenus les plus rentables pour les femmes de Kothapally. Trente-cinq groupes d'entraide composés de femmes, chacun comprenant 10 membres ou plus ont déjà misé sur la vermiculture comme micro-entreprise dont les revenus supplémentaires permettent de diversifier les activités : Lakshmi a ouvert un magasin au village tandis que d'autres membres ont investi dans des pépinières et dans le secteur de la couture. Suite à l'augmentation de leurs revenus, les femmes sont devenues les cibles de vendeurs de saris…
« S'unir en groupes d'entraide permet aux membres de démarrer des entreprises commerciales, donc d'augmenter leur pouvoir économique et leur qualité de vie », explique Dr Suhas Wani, le coordinateur du projet, qui ajoute : « le statut social des femmes de Kothapally est plus élevé que celui des femmes des villages avoisinants ». Ces groupes fonctionnent aussi comme institutions de micro-crédit pour leurs membres, permettant aux femmes d'investir dans d'autres entreprises.
A travers les activités génératrices de revenus, les femmes ont pris de l'assurance et leur statut dans la communauté s'en ressent. Lakshmi a inspiré et formé 300 autres femmes dans 50 villages de l'Andhra Pradesh, participe à 33 groupes d'entraide et possède un magasin dans le village et une maison à elle. On constate également une hausse de la fréquentation scolaire. « Nous voulons que nos filles aillent à l'école et deviennent infirmières ou enseignantes, pas qu'elles travaillent dur comme nous » disent les femmes.

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Modèle à reproduire à plus grande échelle
Modèle de réussite, Kothapally est devenu un site d'apprentissage pour les agriculteurs, les représentants du secteur agricole, les chercheurs et les vulgarisateurs de toute l'Inde mais aussi du Vietnam, de Chine, de Thaïlande et d'Afrique de l'Est. De plus, d'autres états en Inde commencent à copier l'approche du programme intégré d'aménagement de bassins versants de Kothapally. L'ICRISAT et ses partenaires ont également introduit d'autres micro-entreprises comme la production de bio pesticides, l'élevage et les pépinières pour les groupes de femmes. En conséquence, la communauté produit déjà chaque jour 1000 litres de lait excédentaire, ce qui totalise 20 000 roupies (450 US$).
« Pour augmenter le taux de participation des femmes, élément important pour la durabilité du programme d'aménagement des bassins versants, les activités doivent être axées sur la demande et viser les femmes », explique Wani. Et il ajoute : « que les femmes prennent conscience de leurs droits à travers des actions concrètes est aussi crucial, de même que les cours d'alphabétisation qui leur permettront d'agir ensemble et de récolter les bénéfices de leur agro-business ».
Plans d'urgence
Alors que les villages voisins sont aux prises avec des problèmes inhérents à la sécheresse, Addakkal, dans l'Andhra Pradesh, est une exception. En 2009, la région a subi une grave sécheresse mais les agriculteurs ont malgré tout pu compter sur de bonne récoltes parce que les femmes du groupe d'entraide Adarsha avaient élaboré des plans d'urgence suite aux informations sur la sécheresse et la désertification reçues de l'Académie virtuelle pour les zones semi-arides de l'ICRISAT (VASAT).

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Grâce aux technologies de l'information et de la communication (TIC), VASAT relie les communautés rurales avec les chercheurs et d'autres sources d'informations pertinentes. Au centre d'informations du village, les femmes reçoivent des prévisions météorologiques et des informations sur la sécheresse de VASAT par le biais d'audio ou vidéoconférences hebdomadaires. A travers l'Académie virtuelle, les femmes renseignent aussi les chercheurs sur les attaques de parasites et reçoivent des conseils sur la façon de s'en débarrasser.
Ensuite, les femmes partagent les connaissances acquises avec leurs communautés. Et d'après les chercheurs, suite à cet échange, les agriculteurs sont plus enclins à semer du mil résistant à la sécheresse que du riz si les femmes mentionnent une sécheresse à venir.
Avec la collaboration de: Dr Suhas Wani et Showkat Nabi, ICRISAT
Date de publication: juillet 2011
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Very valid, pithy, succncit, and on point. WD. (posted by: Donte)
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